Daniel, dessinateur projeteur depuis les débuts de Serba, témoigne
Bonjour Daniel, peux-tu te présenter ?
Je suis entré, officiellement, en juin 1983 en tant que salarié chez SERBA. Auparavant, j’étais stagiaire au sein de la structure. Je suis arrivé deux ans après la création de l’entreprise par Christian Jarny et Patrick Guérin, qui avaient quitté une grosse entre
prise challandaise à cette époque-là, du domaine du bâtiment et de l’ingénierie.
Comment a évolué ton métier ?
Nous sommes restés une bonne dizaine d’années sur les planches à dessin. La première étape était de dessiner tout au crayon à papier (les coffrages, le ferraillage, …) avant la seconde étape, « la mise au net ». Sur cette phase, on passait à l’encre de Chine pour faire ressortir le document. La 3ème étape était la reproduction à l’ammoniaque. On pouvait reproduire les plans en plusieurs exemplaires. Entre le moment où on sortait le document et le chantier, il y avait un délai de 3-4 jours (les postaux).
Puis, l’informatique est arrivé et a bouleversé le métier, pour nous aider. En effet, après la planche à dessin, il y a eu la DAO (Dessin Assisté par Ordinateur). Il s’agissait de tablettes numériques avec des stylos à encre de Chine qui retraçaient tous les paramètres.
De même que les logiciels de calculs et de dessins (Allplan par exemple) ont participé à l’accélération des process et l’optimisation du temps de travail.
Pourquoi es-tu toujours Dessinateur Projeteur ? Et chez SERBA ?
Le métier me plaisait et il me plaît toujours autant. J’aimais bien ce côté de la construction, de la manipulation de ces matériaux. Le dessin a un côté technique qui demande beaucoup de réflexion, il faut penser « à l’envers de l’architecte » (rires). Le dessinateur projeteur doit tout décortiquer pour définir un squelette permettant de concrétiser son projet architectural.
Je suis resté chez SERBA car j’ai pu vivre une évolution de carrière intéressante : de 1er dessinateur à dessinateur projeteur, en passant par projeteur. On se rend sur les chantiers, on réalise des déplacements aussi pour le contact humain avec le constructeur et l’architecte. En interne, l’ambiance était plutôt familiale et conviviale. Aujourd’hui, c’est toujours le cas même si c’est un peu différent car Serba s’est beaucoup développée. Je dirais que ce sont toutes ces évolutions technologiques et cette ambiance de travail au sein de SERBA qui m’ont permis d’être toujours là et d’avoir une carrière aussi riche.
-Peux-tu nous parler du projet pour lequel tu es le plus fier ?
Sur l’ensemble de tous les projets où j’étais amené à travailler, je peux déjà constater que je n’ai pas connu trop de sinistres, trop de problèmes (rires).
Aujourd’hui, je pense que ma plus belle réalisation c’est l’Hôpital Saint Jacques de Nantes, qui était entièrement réalisé en préfabriqué. Il faut remonter en 1995 pour comprendre. Il y avait des modules qui étaient en arc de cercles avec des facettes inclinées. On était obligé de faire tout manuellement sur papier et dessin. Ensuite, notre travail était envoyé à une entreprise pour une fabrication avec des moules. À la fabrication, ce sont des éléments de 5 à 6 tonnes qui partent sur le chantier. La moindre erreur peut coûter très cher.
Quel est ton message envers les jeunes générations qui apprennent le métier ?
Le premier conseil que je pourrais leur donner, c’est de prendre leur temps sur ce qu’ils produisent. L’informatique est un outil facile mais il peut s’avérer contraignant car tout va très vite ! Quand on appuie sur « Envoyer », il n’y a pas de possibilité de revenir en arrière. Mon second conseil est de tout analyser (les ouvrages et les plans d’architecte) avant de se lancer. Notre métier ne nous permet pas de faire des erreurs. Nous rendons un service au client. Il faut se contrôler, vérifier plusieurs fois et préférer perdre 10 minutes.
Nous recrutons de plus en plus de jeunes, car de plus en plus attirés par son dynamisme et son fort développement. Serba c’est « une bonne école » pour apprendre le métier, il y a un bon encadrement, des moyens techniques et humains. Sa bonne réputation sur le marché est un atout supplémentaire.